La faute aux pauvres
septembre 2024
Il semble que loin de lutter contre la pauvreté, en constante augmentation, les pouvoirs publics et les institutions accumulent en réalité les sanctions de tous ordres - civiles, pénales, administratives - contre les plus fragiles, leur attribuant la responsabilité de leur situation. Délibérée explore dans ce nouveau numéro comment la justice et le droit, qu’on souhaiterait voir en outil régulateur et réparateur des injustices, jouent en réalité institutionnellement un rôle clé de sanction et d’exclusion : expulsions locatives facilitées, contrôle accru des assuré·es sociaux·ales qui renforce la suspicion à leur égard, obstacles multiples pour bénéficier de l’aide juridictionnelle, etc. Observer les logiques de fond qui travaillent la question du rapport entre les institutions et l’(in)justice sociale, s’arrêter sur la notion même de pauvreté, son appréhension punitive et excluante par les services publics mais aussi interroger la manière dont les personnes qui la vivent appréhendent le droit, tout en questionnant l’efficacité des procédures et processus d’aides financières censés compenser les inégalités, voilà quelques unes des réflexions menées pour mettre au jour ce mouvement inhérent aux politiques néolibérales.